Bonjour.
Je poste aujourd'hui un message
sur ce site car je suis en quête de réponses. J'ai emménagé il y a tout
juste deux mois dans mon nouvel appartement. Il y a environ une semaine,
j'ai décollé le papier-peint pour peindre les murs, et je me suis rendu
compte qu'à un endroit le papier-peint dissimulait un trou, dans lequel
j'ai trouvé un carnet. Le trou était profond dans le mur, mais
l'épaisseur du carnet comblait sa largeur, ce qui rendait le trou
absolument invisible une fois recouvert.
Il n'y a aucun nom, ni
aucune date dessus. Je n'en ai pas parlé au propriétaire parce qu'il est
injoignable, et je ne peux pas contacter le (ou les) ancien(s)
locataire(s) sans passer par lui... Si quelqu'un pouvait m'apporter un
début de réponse quant à ce qu'il y a dans ce carnet, je lui en serais
très reconnaissant.
Voici la retranscription de ce qui s'y trouve :
"Aujourd'hui,
je suis descendu à la cave pour la première fois depuis que j'habite
ici. Je voulais y amener mon vieux meuble-télé. Il n'est pas abîmé, mais
j'en ai trouvé un qui me plaît mieux, alors j'ai voulu le descendre,
des fois que je puisse le revendre ou le donner à quelqu'un.
En
arrivant dans la cave, malgré le fait que la lumière soit très faible,
j'ai trouvé mon box assez vite parce qu'il porte le numéro de mon
appartement. Il était au fond du couloir, face à moi (pas comme les
autres qui étaient disposés face à face, sur les côtés).
Juste
avant d'ouvrir la porte, je me suis rendu compte qu'il y avait comme un
ronflement qui venait de l'intérieur. J'ai attendu pendant au moins dix
minutes, avant que ça s'arrête. À ce moment-là, j'ai regardé entre les
planches de la porte, et j'ai vu quelque chose se déplacer à quatre
pattes dans la largeur du box. Comme ses yeux reflétaient la lumière,
j'ai pu voir que ça regardait vers moi. Ça respirait fort aussi, comme
si ça avait la gorge prise.
Au bout d'un moment qui m'a paru
long, c'est arrivé vers moi en rampant très rapidement, ça a collé sa
tête à la porte, au niveau de la mienne, et ça m'a reniflé. Son haleine
puait le rat mort, l'urine, et la terre humide. Je suis remonté chez
moi à la vitesse de l'éclair. Je ne sais pas ce que c'est, mais ça me
terrifie... Pourtant, j'ai tellement envie de savoir."
"Je
n'arrive pas à arrêter d'y penser. Aujourd'hui, je suis redescendu à la
cave avec une lampe-torche, pour essayer de voir un peu mieux cette
chose à travers les planches de la porte. Quand je suis arrivé, j'ai
regardé un premier coup sans la lampe. La chose était en boule, collée
au milieu du mur du fond, et avait l'air de dormir. Ensuite, j'ai allumé
la lampe et je l'ai collée contre la porte, à un endroit où les
planches se séparent.
Je n'ai pu la voir qu'une ou deux secondes,
avant qu'elle n'aille se réfugier dans un coin d'ombre, en rampant et
en poussant un grognement. Une partie de la lumière lui était arrivée en
plein dans les yeux et l'avait réveillée d'un coup.
Cette chose
ressemble à une femme, vieille et desséchée. Sa peau est grise et
craquelée, et elle est horriblement maigre, on dirait un cadavre ! J'ai
même cru voir ses côtes et les os de ses coudes dépasser... Les ongles
de ses mains sont noirs et cassés, pas étonnant vu qu'elle rampe en
s'agrippant au sol et en poussant sur ses pieds. Mais le pire, ça reste
son visage : son crâne est parsemé de touffes de cheveux longs et
blancs, extrêmement fins. Tout le quart avant du côté droit de sa tête
est dépourvu de peau. On voit son os dépasser, entouré par des bords de
chair noire pourrie. Ses yeux n'ont pas de paupières, et ne sont que
deux grosses billes noires luisantes, bien trop grosses, enfoncées dans
son crâne. Elle n'a pas de nez non plus, pourtant la forme du trou
qu'elle a à la place laisse penser qu'il devrait y en avoir un.
Et
sa bouche... Mon Dieu, sa bouche ! Elle n'a pas de lèvres, et à peine
quelques grosses dents cassées, jaunes ou noires, et très espacées.
Certaines sont carrées, d'autres pointues, mais pas naturellement :
comme si elle les avait cassées pour les rendre comme ça. En plus, elles
ne sont pas du tout alignées.
Ses gencives sont rouge sombre et
enflées, comme couvertes de tumeurs, et elles suintent d'un liquide à
l'air poisseux, jaune sombre-vert, qui a l'air d'avoir fait comme une
croûte à la base de ses dents.
L'expression sur son visage est
une expression de colère, comme un prédateur qui s'apprêterait à
attaquer... Cette chose a l'air dangereuse, je ne sais pas quoi faire !
De toute manière, qui me croira si j'en parle ?"
"Je
n'arrête pas de penser à cette chose. Je retourne son image dans ma
tête, et je l'imagine vivant dans ce box, mangeant les insectes qui
passent à sa portée, et attrapant un rat de temps en temps. J'imagine
ses dents entrant dans la chair du rongeur, la pression faisant éclater
les tumeurs de ses gencives, et laissant échapper le liquide jaune-vert
dans un petit craquement. Puis je vois ses dents tirer les entrailles du
petit animal de son ventre, alors qu'il est encore vivant, se
tortillant de douleur et de peur, et couinant comme un jouet en
caoutchouc. Plus j'y pense, et plus je trouve à cette chose quelque
chose de noble, de beau même."
"Ça fait plusieurs
jours que je passe quotidiennement au moins une fois par la cave. Je tapote contre la
porte, pour faire savoir à la chose que je suis là, et je m'assois en
tailleur, le dos et la tête collés à la porte. Au début elle se méfiait,
sûrement à cause du coup de la lampe, mais petit à petit elle s'est
mise à s'approcher de plus en plus de la porte, pour finalement se
mettre à me renifler. Hier, elle a même passé ses doigts entre les
planches pour me toucher les épaules et les cheveux. Je crois qu'elle
commence à s'habituer à moi. À vrai dire, même moi je m'habitue à elle.
Et au final, son haleine n'est pas si dérangeante que ça."
"Je
le savais ! Elle s'est habituée à moi, et ça fait même plusieurs jours
que quand j'arrive, je l'entends venir à la porte pendant que je
traverse la cave. Elle sait que c'est moi, elle a même l'air heureuse de
me voir ! Maintenant, elle passe à chaque fois ses doigts entre les
planches pour me toucher. Elle essaye même de passer son regard pour me
voir ! En réponse, je touche ses doigts, comme ça elle sait que je suis
en confiance. Je crois que je pourrais bientôt essayer d'entrer !"
"Je
l'ai fait ! Aujourd'hui, j'ai ouvert la porte, et je suis rentré dans
le box. J'ai bien sûr fait attention de bien refermer derrière moi. Je
me suis mis en tailleur, au bout de la pièce. Ce n'était pas très
confortable parce qu'il y avait plein de petits os au sol, sûrement les
vieux repas de la chose...
Elle a rampé vers moi, puis elle s'est
accroupie juste en face de moi. Elle a passé un bon moment à me
renifler, mais elle a fini par toucher mon visage - comme un aveugle qui
chercherait à se représenter quelqu'un - ce qui est bizarre parce que
ses yeux brillent dans le noir. Ça voudrait dire qu'elle peut voir dans
l'obscurité, normalement... Néanmoins, je l'ai laissée faire, et tout
s'est bien passé."
"La voisine du premier m'espionne !
Aujourd'hui, en descendant l'escalier, elle a ouvert sa porte pile
quand je suis passé devant chez elle. Elle m'a dit que ça suffisait, que
tous les jours elle m'entendait descendre à la cave, et elle m'a
demandé ce que je pouvais bien y fabriquer... Je lui ai répondu de
s'occuper de son gros cul flasque, et de laisser les gens utiles à la
société vivre comme ils le voulaient. Elle a tellement été choquée
qu'elle est rentrée chez elle, et a verrouillé sa porte... Espèce de
vieille pute ! J'ai aucun compte à lui rendre, non mais !!"
"Hier,
ma pauvre petite chose avait l'air très mal en point. Je ne savais pas
ce qu'elle avait... Elle était adossée au mur du fond, les bras le long
du corps, quand je suis arrivé. Elle poussait comme des cris de douleur.
J'ai essayé de comprendre ce qui n'allait pas. Elle n'avait pourtant
pas l'air blessée, ou quoi que ce soit... En tout cas, elle a dû
comprendre que je cherchais à l'aider puisqu'elle a fini par me
regarder, et elle m'a montré sa bouche ouverte du doigt. J'ai tout de
suite compris qu'elle avait faim.
Je lui ai donc descendu une
entrecôte que j'avais dans le frigo. Je me suis dit qu'elle la
préférerait crue, et j'ai eu raison ! Dorénavant, je vais lui apporter à
manger tous les jours, comme ça elle ne manquera de rien. Et au moins,
comme elle n'a pas l'air de déféquer (ou peut-être qu'elle est
scatophage ?), je n'aurai pas à nettoyer !"
"Tout se
passe bien avec ma petite chose, elle mange correctement, et elle a
l'air en forme ! Le seul problème, c'est cette connasse de voisine :
elle parle de moi aux autres locataires, mais comme ils doivent la
croire à moitié folle, personne ne la prend au sérieux. C'est dingue ce
qu'elle peut m'énerver avec son air accusateur, et la peau de son cou
qui tremblote quand elle parle. J'ai envie de la cogner ! Et j'aime pas
la façon dont elle me regarde. Je ne sais pas qui elle croit
impressionner, cette espèce de vieille connasse !"
"J'ai
discuté avec un voisin aujourd'hui, très sympa ! On a parlé de la
vieille du premier. Il m'a raconté, avec un air amusé, qu'elle disait à
tout le monde que je gardais quelque chose dans ma cave. Mais il m'a
rassuré en m'expliquant que ce n'était qu'une vieille commère à moitié
folle, qui ne cherchait qu'à se rendre intéressante, et que de toute
façon personne ne l'écoutait vraiment (sur ce point-là, j'avais vu
juste). Il a aussi dit que de toute manière je pouvais aussi bien
héberger un troll là-dedans, que ça faisait des années que personne n'y
descendait plus. Je lui ai quand même inventé l'excuse comme quoi je
faisais des travaux de rénovation chez moi, et que j'entreposais les
pots de colle et de peinture en bas, parce que je ne supportais pas
l'odeur, histoire de ne pas éveiller le moindre soupçon..."
"Ma
chose et moi commençons à être vraiment liés. Maintenant, quand je
descends, elle vient se coller à moi, elle me caresse... Elle essaye
même de m'embrasser le cou, mais forcément elle n'y arrive pas, comme
elle n'a pas de lèvres...
Aujourd'hui, je lui ai rendu ses
caresses. J'ai touché sa poitrine, elle était rêche et tombante.
Pourtant, je crois qu'elle a aimé ça. Moi, par contre, je suis certain
que j'ai aimé ça."
"Elle mérite mieux que de la
viande morte ! Aujourd'hui, j'ai attrapé le chat de la vieille connasse
du premier, pendant qu'il était sur sa fenêtre, et je lui ai apporté.
Elle a poussé des grognements de joie et des raclements de gorge en le
voyant. Elle l'a mangé jusqu'au dernier morceau, elle n'a laissé que son
squelette.
Quand elle a eu fini, elle m'a sauté dessus, et m'a
pris dans ses bras, comme pour me remercier ! Je crois qu'il est temps
de faire passer notre relation à l'étape supérieure..."
"Ça
fait quelques jours que j'attrape des animaux dans la rue pour lui
donner (des chats errants, des chiens mal surveillés...). À chaque fois
elle est heureuse de manger de la bonne viande encore palpitante et
saignante. Pourtant, je voudrais lui offrir quelque chose de vraiment
spécial..."
"La soirée d'hier a été magnifique ! En
rentrant chez moi, j'ai vu une mère qui cherchait quelque chose dans le
compartiment de sa poussette. Comme elle n'avait plus les yeux sur son
bébé, j'ai saisi l'occasion : j'ai pris le mioche, et j'ai couru le plus
vite possible jusqu'à mon immeuble. Je l'ai entendue appeler aux
secours derrière moi, mais j'étais déjà hors de sa vue. Elle n'a même
pas pu me voir en fait, parce que juste après avoir pris le gosse, j'ai
tourné derrière un immeuble.
Par contre, ce petit con n'arrêtait
pas de gueuler ! En plus, il était vraiment moche, avec sa gueule de
bouledogue, sa grosse tête, et la morve qui lui coulait du nez. Du coup,
je l'ai frappé en plein visage pour le faire taire. Ça a marché ! Il
avait le visage enflé et violet, il saignait même un peu, mais il a
fermé sa grande gueule ! En même temps, il avait l'air à moitié
inconscient...
Mais bon, passons. Je l'ai apporté à ma petite
chose, elle a adoré ! Elle a même tenu à partager son repas avec moi !
Maintenant, je suis sûr qu'elle m'aime !"
"J'ai
attrapé la vieille du premier dans la matinée, j'ai réussi à l'assommer.
Là, elle est dans ma cuisine, un torchon en boule dans la bouche, pour
pas qu'elle gueule si jamais elle se réveille, et du fil de fer serré en
bas des épaules et en haut des cuisses. Ça va lui couper le sang dans
les membres, et ça la rendra plus facile à mâcher. Car ce soir, j'offre à
ma petite chose chérie le repas de sa vie !"
"C'était
vraiment la plus belle nuit de ma vie. J'ai descendu la vieille vers
23h00, et on a commencé à manger. Ma petite chose avait l'air ravie ! En
plus, pendant qu'on attaquait les intestins (et juste après avoir eu
fini les deux bras et une jambe), la vieille est revenue à elle. En se
voyant dans l'état où elle était, elle a essayé de crier, et elle s'est
mise à sangloter. Ça m'a bien fait rire, et ça a plu à ma petite chose !
Comme
elle devenait agaçante, au bout d'un moment on a décidé de lui ouvrir
le crâne pour s'en partager le contenu. On se regardait droit dans les
yeux en mangeant. Et finalement, arriva ce qui arriva... Je l'ai
allongée sur le dos, et j'ai baissé mon pantalon pour lui faire
l'amour.
J'avais mal en la pénétrant, ça accrochait et ça me
coupait. Pourtant je ne pouvais pas m'arrêter, même alors que c'était
difficile ! Elle tortillait ses membres en poussant des cris et des
grognements inhumains, sa tête se balançait de gauche à droite, et sa
langue - un grand morceau de chair noire - semblait bouger
indépendamment en sortant de sa bouche.
Au bout d'un moment, j'ai
fini par venir, et je suis sorti d'elle. Elle est restée dos au sol,
respirant d'un souffle sifflant, et faisant de gros gargouillis avec sa
gorge. C'était magique !"
"Les gens de l'immeuble se
posent des questions sur moi... Il est temps de rejoindre ma petite
chose chérie dans la cave. Je m'arrangerai pour sortir de temps en
temps, parce qu'il faut bien se nourrir. Là au moins, ils ne viendront
jamais me chercher !
Je ne vais pas détruire mes notes. Je vais
me contenter de les cacher quelque part dans mon appartement. Notre
histoire est trop belle pour être effacée ! Et qui sait... Peut-être
qu'un jour quelqu'un lira ces lignes et comprendra ce qu'est le vrai
amour ?"
Une fois que ce message sera
terminé, j'amènerai ce carnet à la police. Pas question que je descende
seul à la cave ! Il n'empêche que je ne comprends pas ce que j'ai lu, et
que j'aimerais recueillir des avis, des idées... N'importe quoi...
Pitié...